En seulement une décennie, le rôle de l’architecte fonctionnel / architecte d’entreprise, a été réinventé. L’architecte d’entreprise est garant de la cohérence globale du SI, sa simplification, sa rationalisation, son alignement et de ses conditions d’efficacité

Ses principales activités sont les suivantes :

  • Co-construire la vision du SI à 5 ans par le processus Métier
  • Mener les études d’Urbanisme et assurer la cohérence du SI
  • Garantir les conditions d’efficacité opérationnelle et de Qualité de Service du SI
  • Rationaliser, simplifier et contribuer à la performance économique du SI
  • Guider la résorption des irritants
  • Renforcer l’alignement du SI, accompagner les projets
  • Participer au cadrage des expérimentations innovantes
  • Tenir à jour le cadre de référence, les référentiels d’architecture et les différentes descriptions du SI

L’activité d’Architecture d’entreprise s’est progressivement transformée au cours de la dernière décennie, sous l’impulsion de vagues de fond, d’inductions humaines et technologiques, qui redessinent notre industrie :

L’architecte d’entreprise doit impérativement maîtriser ces inducteurs technologiques et humains et plus que jamais être transverse aux couches MÉTIER, FONCTIONNELLE, APPLICATION, TECHNIQUE ET MATÉRIEL.

Il est un acteur majeur de la transformation digitale des entreprises et vise l’objectif stratégique de mise en œuvre d’une architecture agile et résiliente.

Le cadre de référence d’architecture, dans les grandes entreprises, tend à recomposer ses règles et directives en couloirs plus larges… avec une marge de manœuvre plus étendue laissée aux équipes agiles, aux initiatives terrain / région, aux expérimentations, à l’innovation.

En parallèle de ces enjeux, plusieurs frameworks méthodologiques ont permis de renouveler le rôle et la position de l’architecte.  Pour ne citer que les deux principaux :

  • TOGAF : the Open Group Architecture Framework
  • SAFE / Agile à l’échelle lui-même inspiré de Scrum, framework Agile de niveau Produit

Ces frameworks revisitent le rôle de l’architecte :  à la maille d’une chaîne de valeur, d’un macro-processus, d’un Domaine, ou de l’entreprise entière. Ils s’inscrivent dans les mêmes macro-tendances.

Les facettes de l’état de l’art par activité de l’architecture d’entreprise : 

Définir la vision du SI à 5 ans, par processus Métier : la mise en œuvre de Schémas Directeur SI est au cœur de la mission d’architecture d’entreprise.

Mener les études d’Urbanisme, assurer la cohérence du SI

L’étude d’urbanisme se différencie d’une étude fonctionnelle ordinaire par :

  • L’incidence sur la cohérence du SI
  • La transversalité : nombre de SI participants, de Domaines, Produits / Trains / Chaînes impliqués
  • La pluralité des parties prenantes Métier et SI
  • La nécessité de convaincre in fine sur les orientations retenues, lorsque l’entreprise travaille en silo

Les clés des études d’urbanisme

  1. Exigences fonctionnelles et non fonctionnelles

2. Scénarios d’architecture

3. Macrochiffrage des trajectoires , qui  doit prendre en compte  les coûts de « build » (CAPEX) et du «  run » (OPEX)

4. Consensus des parties prenantes : prendre le temps nécessaire pour partager, évangéliser, convaincre sur le scénario recommandé et montrer le degré d’alignement avec le Schéma Directeur SI

Garantir les conditions d’efficacité opérationnelle et de Qualité de Service du SI

 

Il s’agit de prendre systématiquement en compte les conditions de RUN lors des travaux d’architecture : conditions d’exploitation, de TMA, de supervision, de support…

L’architecte doit pour être en mesure de proposer une trajectoire d’évolution de l’architecture efficiente :

  • Evaluer systématiquement les architectures sous l’angle de leur complexité en Run
  • Créer des ponts avec les départements Exploitation
  • Accéder et suivre les KPI d’exploitation

     

Rationaliser, simplifier, contribuer à la performance économique du SI

 

L’objectif de la rationalisation est que le SI de l’entreprise, à efficacité équivalente, soit moins coûteux à construire et à exploiter.

D’où une variété d’axes de rationalisation, dont certains relèvent de l’architecture :

  • Définir des Référentiels de données évite l’entropie et la non-maitrise de la qualité des données
  • Harmoniser les solutions, attribuer les responsabilités fonctionnelles par Domaine sur un POS
  • Mutualiser les traitements communs, identifier les briques manquantes (enablers)
  • Rationaliser le portefeuille de services et d’API… et sa gouvernance
  • Établir un portefeuille de micro-services, éviter de re-faire

Mais aussi :

  • Définir une stratégie de licences : quand développer et intégrer, quand acheter sur étagère
  • Définir et utiliser un catalogue de solutions, pour les solutions Éditeur et les frameworks open source
  • Substituer progressivement les infrastructures on-premise par des infrastructures Cloud ou hybrides
  • Fédérer les logs inter-applicatifs, pour faciliter la supervision

Quelques Principes : 

Renforcer l’alignement du SI, accompagner les projets

Aligner le SI sur les orientations stratégiques et challenger cet alignement

Aligner le SI sur les orientations fixées reste une nécessité.  Pour autant, de puissants inducteurs technologiques et humains viennent challenger, dans les grandes entreprises, cette volonté d’alignement :

Dans ce contexte :

  • Tenir à jour un ensemble de règles et directives, stables et cohérentes, s’avère de plus en plus délicat
  • Les « gates » (instances obligées d’alignement) restent légitimes et comprises en termes de cybersécurité et d’infra on-prem, … mais sont de moins en moins audibles sur les autres thèmes

Bonnes pratiques :

  • Détecter, convaincre, co-construire, sont devenus beaucoup plus importants que « dire la règle »
  • Exprimer le degré de l’alignement des projets sur plusieurs axes
  • Porter l’effort d’alignement vers l’accompagnement des projets
  • Donner du sens, évangéliser, partager sans cesse la vision du devenir du système d’information
  • Faire vivre la communauté des Architectes, pour un partage efficace de cette vision

Guider la résorption des irritants

La résorption des irritants est longtemps restée un sujet latéral : une sorte de « dette utilisateur », rarement priorisée ; un peu comme la dette technique. 

Elle se hisse désormais au rang de priorité pour améliorer la Qualité de Service, faire remonter le taux de satisfaction des utilisateurs, réduire la fréquence des anomalies en production.

Elle doit être abordée comme une véritable politique industrielle et faire l’objet d’un plan de résorption itératif intégrant des victoires rapides

Participer au cadrage des expérimentations innovantes

L’architecte d’entreprise doit répondre aux enjeux de l’innovation et de la résilience du SI :

L’innovation, l’expérimentation, font désormais partie de la Transformation Digitale.

L’architecte d’entreprise doit concourir au cadrage et au suivi des expérimentations, pour :

  • Encadrer les dérogations au Cadre de référence
  • Apporter l’appui nécessaire aux expérimentations, notamment sur le volet intégration avec le SI coeur
  • Renouveler le Catalogue de Solutions, en s’appuyant sur ces expérimentations
  • Moderniser le Cadre de référence d’architecture
  • Faire naître des avantages concurrentiels
  • Répondre à une nécessité pratique : essayer, mettre à l’épreuve avant d’adopter

Tenir à jour le cadre de référence et les Référentiels d’architecture

Assurer la consolidation du patrimoine SI est une tâche de fond de l’architecte d’entreprise, indispensable à la maitrise de l’existant, indispensable, en fin de compte, à toute l’entreprise.